Le thème est "La ruelle". Au départ, c'était pour envoyer à un fanzine mais j'ignore si je pourrais atteindre les 750 mots minimums en continuant comme ça. Enfin bon, voyez par vous-mêmes... N'hésitez pas à commenter.
LA RUELLE
La ruelle… On en a peur. Tellement peur. Ce petit recoin noir, l’endroit d’où on détourne tout de suite les yeux, là, juste à côté du trottoir. C’est la marge d’une feuille trop blanche, le crépuscule d’une journée trop claire, où, entre chiens et loups, se disputent les bagarres de quartier. Les gens biens, ceux-là, se gardent bien d’en approcher, là où mendiants côtoient chiens et autres clébards de tous genres. C’est la nouvelle ségrégation, les amis. L’Apartheid des pauvres. L’exode des débris.
Gare à vous! Le bon citoyen est averti.
La cité s’ébranle, les gratte-ciel tremblent ; mais la ruelle, souveraine de sa propre anarchie, survie dans sa misère ignorée. Que valez-vous? Qu’êtes-vous de plus? Enfants de la grande ville, issus des bienséants dans leur trône intouchable. Progéniture immaculée. Mais la Bête humaine est partout, elle est sur vos mains blanches, sur vos lèvres vierges, dans vos yeux transparents. L’éducation n’est plus qu’une couverture, une barrière qui vous borne dans l’individualité, dans la sacro-sainteté d’une vie passée dans les plus verts pâturages.
N’êtes-vous que de vulgaires bestiaux domestiques?
Vous l’êtes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire